Trendeo, Fives, l’Institut de la réindustrialisation et McKinsey s’associent pour présenter Le Baromètre mondial des investissements industriel 2022.
Cette édition du baromètre, initialement lancé en 2016, est consacrée aux investissements d’ampleur annoncés de novembre 2020 à octobre 2022 et s’appuie sur une base de données qui collecte les informations en temps réel.
Le baromètre a pour objectif de mesurer les tendances en matière d’investissements à l’échelle internationale, aussi bien dans des unités industrielles existantes que dans de nouvelles unités de production.  Il identifie également les projets et réalisations qui contribuent au développement de « l’usine du futur », sur des critères technologiques et sociétaux : la flexibilité, la numérisation, l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement, l’insertion dans l’économie locale et les conditions sociales.

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En 2022, l’invasion russe a brutalement interrompu la vigoureuse reprise de l’investissement industriel

L’agression de l’Ukraine par la Russie a ralenti l’investissement industriel, qui devrait achever l’année 2022 en baisse de 20%, alors qu’il était pourtant reparti nettement à la hausse en 2021 (+77%) après la rupture provoquée par le COVID.

Les évolutions sont contrastées : les investissements manufacturiers devraient diminuer d’un tiers en 2022, alors que les investissements en faveur de la production d’énergie augmenteront de 60%. Les investissements dans certaines catégories de productions devraient continuer de progresser fortement : c’est notamment le cas pour les semiconducteurs, les batteries ou l’hydrogène.

Géographiquement, l’Amérique – les Etats-Unis principalement – conservent en 2022 la forte avance prise en 2021, passant de 20% à 30% de l’investissement global. L’Europe est stable, conservant une part de près de 12%, tandis que l’Union européenne progresse, pour atteindre 9%.

Le mouvement de contraction des chaînes de production se poursuit : l’investissement étranger passe de 52% de l’investissement global en 2021 à 37% en 2022. De même, la distance moyenne entre le quartier général d’un investisseur et le lieu de son investissement baisse de 1% en 2022 (après 7% de baisse en 2020 et 2% en 2021).

Dans ce contexte en demi-teinte, l’Europe demeure en retard par rapport aux Etats-Unis et à la Chine

Dans ce contexte de contraction géographique mondiale de l’industrie, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis confortent leur position dominante en termes d’investissements industriels, notamment sur des secteurs stratégiques. Ces trois pays représentent par exemple 93% des investissements mondiaux dans le domaine des semi-conducteurs. Le constat est le même concernant le secteur des batteries, pour lequel ces pays concentrent 73% des investissements annoncés. Cette hégémonie se vérifie sur la plupart des produits industriels laissant l’Europe et la France à distance.

L’impératif de décarbonation pour l’industrie européenne

Depuis 2015, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) fixe une feuille de route vers la neutralité carbone en 2050. Mais la diminution des GES en France depuis 2005, environ -2% par an, ne s’avère pas assez rapide pour atteindre ces objectifs.

L’industrie, parmi les secteurs les plus polluants (30% des émissions totales de la France), est appelée à accélérer sa trajectoire de décarbonation. Deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre du pays derrière les transports, l’industrie devra contribuer de manière substantielle à la décarbonation de l’économie française dans les prochaines années. A cette nécessité de long terme se superpose depuis quelques mois la hausse brutale des coûts de l’énergie consécutive au conflit en Ukraine, qui confronte de nombreux industriels français à un choc d’offre.

Bien plus qu’un simple levier de souveraineté, la décarbonation est la condition sine qua non à la survie de l’industrie

Les technologies FIVES, leader mondial de l’ingénierie industrielle, montrent que les voies pour décarboner l’industrie existent :

  • Mettre en œuvre les solutions éprouvées et disponibles à l’échelle industrielle. Ex : Diminuer de près de moitié les émissions liées à la fabrication de ciment
  • Faciliter la pénétration des énergies décarbonées. Ex : Substituer entre 10% et 80% le gaz par de l’électricité verte pour produire du verre
  • Réduire l’usage de consommables dont l’élaboration nécessite beaucoup d’énergie. Ex : dans le domaine de l’usinage de haute précision
  • Améliorer le contrôle des procédés grâce à la digitalisation. Ex : Diminuer de 8,5% la consommation de gaz dans la production d’acier pour l’automobile grâce à la digitalisation
  • Développer des solutions pour les énergies de demain. Ex : dans le domaine de l’hydrogène liquide.

Ces cinq leviers confirment que l’industrie du futur sera digitale et décarbonée. Au-delà de rendre plus durables ses méthodes de production, la capacité d’innovation du tissu industriel souligne que l’industrie est la solution à la décarbonation. En effet les solutions pour réduire notre impact environnemental au quotidien viendront de l’industrie.

Bilan 2022 du baromètre mondial des investissements industriels

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