40% des investissements industriels mondiaux intègrent d’ores et déjà au moins un des critères de l’Usine du Futur

La R&D d’EDF, Fives, l’Institut de la réindustrialisation et Trendeo, soutenus par le Programme Investissements d’Avenir et la Caisse des Dépôts et Consignations, ont mis en place un Observatoire Mondial de l’Investissement Industriel, qui recense les annonces d’investissements significatifs dans les secteurs industriels (industrie, production d’énergie, logistique, R&D). L’objectif est de mesurer les tendances mondiales dans le domaine de l’Industrie du Futur.

Au terme de la première année de collecte et d’analyse, 3600 projets ont été enregistrés, dans 141 pays, pour un total de
1,2 million d’emplois et 2300 milliards de dollars. L’analyse de ces données  fournit de très nombreux résultats : la numérisation, par exemple, est le premier critère de l’industrie du futur, 17% des projets revendiquent des efforts dans ce sens. Tous les continents sont concernés, à des degrés variables cependant. Ainsi, 47% des projets américains comprennent au moins un critère de l’Usine du Futur, alors que ce taux n’est que de 34% pour l’Asie. Sur le critère de la protection de l’environnement, il est revendiqué par 15% des projets en Europe, mais seulement par 7% en Afrique. Cette base de données innovante est un outil de premier plan pour analyser la progression de l’Usine du Futur dans l’investissement industriel mondial.

Méthodologie

Depuis 2016, l’Observatoire Mondial de l’Investissement Industriel enregistre les annonces d’investissement industriel – dès lors qu’un montant de plus de 5 M$ est investi. Les informations sont collectées à travers la presse internationale.

Dans le but d’identifier les investissements représentatifs de l’Usine du Futur, chaque projet recensé est noté selon six critères de l’Usine du Futur, tels que définis par les partenaires :

  • Flexibilité : capacité de faire évoluer les productions en fonction des besoins ;
  • Numérisation : utilisation des technologies numériques ;
  • Efficacité énergétique : mise en œuvre de moyens pour consommer moins et mieux une énergie de plus en plus décarbonée ;
  • Protection de l’environnement : efforts de protection de l’environnement, de minimisation des rejets, etc. ;
  • Insertion dans l’économie locale : approvisionnement de proximité, soutien à l’économie locale ;
  • Efforts sociaux : efforts particuliers en faveur des salariés.

Les critères sont à la fois technologiques et sociétaux. Ils mesurent autant les efforts des industriels pour accroître leur efficacité, que les mesures destinées à faciliter l’insertion de leur projet et en minimiser les coûts environnementaux.

3 600 projets passés au crible, pour une analyse dynamique des tendances de l’investissement industriel mondial

Les résultats de la première année de collecte d’informations sont impressionnants par leur ampleur : les projets recensés pèsent près de 10% de l’investissement industriel mondial. Leur analyse est riche d’enseignements : le poids de l’Asie comme destination, l’importance du secteur de l’énergie dans les montants investis, le rôle de l’électronique grand public dans les projets fortement créateurs d’emplois, l’importance des méga-projets à plus de 10 000 emplois ou 15 milliards de dollars…

Téléchargez le bilan de l’investissement industriel mondial 2016

40% des investissements intègrent des critères de l’usine du futur

D’un point de vue qualitatif, 40% des projets ont au moins une note sur l’un des six critères de l’Usine du Futur – 60% des projets ne sont pas notés, souvent faute d’éléments d’information détaillés sur leurs caractéristiques. Les thématiques de l’Usine du Futur sont encore naissantes au niveau international, et concernent en premier lieu les grands pays développés.

Ces premiers éléments constituent ainsi un point zéro sur la thématique de l’Usine du Futur au niveau mondial, souvent appelée Industrie 4.0 à l’étranger. En publiant ces premiers résultats et en poursuivant le travail de collecte de données,  l’Observatoire Mondial de l’Investissement Industriel pourra mesurer la progression des thèmes liés à l’industrie du futur, et au-delà à l’avenir de l’industrie mondiale. Année après année, il permettra de mesurer la diffusion des bonnes pratiques dans la gestion des investissements industriels, en recensant des pratiques extrêmement variées : utilisation des énergies renouvelables, approvisionnement local, efforts de formation, promotion de la mixité au travail, protection de l’environnement, recyclage des déchets, contrôle fin de la production grâce aux technologies numériques…

C’est aussi et enfin la place de l’industrie dans l’ensemble de l’économie que cet instrument souhaite défendre. L’objet de ce travail est également de montrer que l’industrie n’est pas à l’écart du mouvement d’innovation porté de façon très visible par les startups, mouvement qui se diffuse dans tous les secteurs. L’observatoire montre également que si les pays développés ont vu leur activité industrielle décroître dans les dernières années, l’industrie est un secteur bien vivant. Le dynamisme constaté en Asie en atteste.

La base de données Industries & Stratégies, qui a permis la collecte de ces données, sera bientôt commercialisable sur abonnement.

Présentation de l’Observatoire mondial des investissements industriels